Lors de son discours prononcé face à la famille de l’Education réunie en conclave dans l’enceinte du lycée des mathématiques à Alger, le Premier ministre M.Ablemalek Sellal a tenu à rassurer quant à la présence pérenne de l’Etat aux côtés du secteur éducatif. Celui-ci ne fera aucunement les frais de quelque crise économique qui soit qui viendrait ainsi obérer sa situation financière. Il a tenu également à rappeler le rôle central de l’Ecole dans le développement du pays qui a consisté en un engagement considérable de l’Etat depuis l’indépendance. Il a été matérialisé par une portion réservée appréciable du budget national qui s’est traduite par la réalisation de milliers d’infrastructures et la scolarisation de pas moins de 98% des jeunes enfants algériens. Il est évident que s’il convient de reconnaître les progrès réalisés depuis 1962 par le système éducatif (la massification est un succès), il est tout autant objectif de reconnaître, selon les périodes, des résultats inégaux en termes de qualité de la formation dispensée. La preuve en est que des questionnements subsistent de façon tout à fait étonnante et à un niveau institutionnel aussi élevé qu’une Conférence Nationale dédiée à la rentrée scolaire et présidée par, rien moins, que le Premier ministre: l’Ecole est-elle sinistrée? Au regard des grandes résolutions prises axées autour de la mission désormais assignée selon M.Sellal à cette Ecole d’avoir à éloigner le jeune Algérien de la «culture de la violence et du pessimisme», il y a tout lieu de croire que oui, elle l’est... Oui, l’Ecole est sinistrée, mais elle est n’est pas seulement lourde des cahiers et livres dont le nouveau ministre Baba Ahmed s’est fait un devoir d’alléger les cartables des potaches, elle est surtout lourde des pesanteurs des obscurantismes qui lui ont fait jouer ce mauvais rôle rappelé par M.Sellal, au cours de la fameuse décennie noire... Jules Ferry (que l’on peut critiquer par ailleurs pour d’autres considérations) avait bien résumé au début du dernier siècle la situation de l’Ecole dans son pays, institution qui se devait d’opérer et d’accepter une réforme en profondeur : «Il faut arracher l’âme de l’écolier des mains des jésuites», avait-il clamé. Arrachons alors l’âme de l’écolier algérien aux obscurantismes, et à la culture du renoncement et de la mortification. En Algérie, il s’agira de nouveau d’amarrer définitivement les structures éducatives à la modernité, en «calant» la formation sur la demande économique et non pas seulement pour tenir compte de l’avis de personnels changeants, dussent-ils être Premier ministre. En élevant le niveau d’exigence technique et en décomplexant définitivement l’Algérien de l’usage des langues étrangères. Toutes les langues même le chinois, tel que l’a affirmé M.Sellal.
↧
Recherchez le Chinois même en Algérie
↧